Protection, Permission, Puissance

Protection, Permission, Puissance : les 3P

C’est Eric Berne, le fondateur de l’analyse transactionnelle, qui le premier posa les bases des 3P. Les 3P, acronyme de 3 mots : protection, permission, puissance. Carl Rogers, Eric Berne ou Will Schutz ont en commun l’idée que nous portons en nous la capacité à trouver des solutions, des réponses à nos questions. Pour cela, nous devons nous appuyer sur les protections et les permissions pour libérer notre pleine puissance. Dit d’une autre manière, pour qu’une personne, un athlète, un manager puisse progresser pleinement et exploiter son potentiel, ces trois éléments clés doivent être réunis. Ces 3P doivent être utilisés en coaching ou par les entraineurs, les managers. Ils sont un facteur puissant de libération d’énergie, de performance. Mais aussi d’autonomie.

L’équilibre des protections et permissions créé les conditions pour que toute personne fasse l’expérience de toute sa compétence (puissance) dans la mise en œuvre des changements. Ces 3 piliers protection, permission et puissance sont au centre du coaching, de l’accompagnement à la performance.

 

Protection

Expliciter les protections, c’est proposer un cadre bienveillant et sécurisant. La personne peut, par exemple, s’exprimer librement sans crainte d’être jugée. Elles permettent d’explorer des zones de vulnérabilité, d’oser affronter ses limites et de prendre des risques mesurés.

La protection se traduit par :

• Un climat de confiance et d’écoute active
• Un cadre déontologique clair (confidentialité, bienveillance)
• L’autorisation d’échouer et d’apprendre sans pression excessive

Dans l’approche 3P Protection, Permission, Puissance, la protection est un cadre structurant, clair et sécurisant. Il permet de se sentir soutenue et d’évoluer sans surcharge mentale.

Créer un cadre de confiance et d’écoute active

Un athlète en pleine préparation d’une compétition à fort enjeux peut ressentir une forte pression et avoir peur de l’échec. Son coach mental lui offre un espace d’échange sans jugement, où il peut exprimer ses doutes et émotions en toute sécurité. Cette écoute permet à l’athlète de relâcher la tension et de mieux gérer son stress.

Accompagner dans la gestion des émotions

En proposant une approche d’intelligence émotionnelle mixant une meilleure connaissance de soi, l’expression des émotions, la mise en place des techniques d’optimisation du potentiel ® (les TOP), de respirations, permet à l’athlète de retrouver son calme. Il sait se mettre dans la zone d’activation optimale. Cela le sécurise.

Donner le droit à l’échec comme levier d’apprentissage

L’échec fait partie du processus de progression et d’apprentissage. Cette protection psychologique permet d’aborder la compétition avec plus de sérénité.

 

Permission

Avoir des permissions, c’est Oser, s’autoriser à… Cela permet au manager, à l’athlète à prendre des risques mesurés, à se dépasser. Egalement à changer de comportement ou s’autoriser à agir différemment.

La permission est l’étape où la personne prend conscience qu’elle peut dépasser certaines barrières mentales ou émotionnelles. Cela implique de lever des interdits (imposés par soi-même ou par son environnement) et d’oser explorer de nouvelles possibilités.

En coaching, la permission se traduit par :

• Un travail sur les croyances limitantes
• L’autorisation de rêver et de viser plus haut
• Un renforcement de l’estime de soi et de la confiance

Un manager qui pense ne pas être légitime dans son poste doit d’abord s’autoriser à croire en ses compétences avant de pouvoir prendre pleinement sa place.

Sans permission, le sportif peut s’auto-censurer, ne pas prendre la pleine mesure de son potentiel. Avec la permission, il se libère et il ose.

S’autoriser à rêver grand

Dans tous mes accompagnements en entreprise ou avec des sportifs, je propose de travailler sur cette idée du rêve. C’est par exemple ce que nous avons fait avec Luca Barone, kayakiste de l’équipe de France. Pour cela, nous avons travaillé sur l’approche « Champion dans la tête » que j’ai découvert il y a une dizaine d’années avec les enseignements de François Ducasse et Makis Chamalidis.

C’est prendre son rêve au sérieux en partant de ses propres qualités pour trouver son propre style. Oser croire en soi. C’est être dans la passion, l’enthousiasme, le désir. Mais aussi être un explorateur : j’innove, je tente des choses nouvelles car je vois ce que je peux gagner, j’ai envie d’ouvrir la voie.

Il faut ensuite donner forme à son rêve, progresser dans la maîtrise de sa discipline. Puis libérer son côté créatif.

Le rêve nous dit où aller, le plan nous dit comment le rendre réel.

Dépasser les croyances limitantes

Nous avons tous des croyances limitantes. « Je ne suis pas capable de faire cela ». « Mes chronos d’engagement ne me permettent pas d’espérer d’aller en final ». « Ils évoluent 2 divisions au-dessus de nous ». Prendre conscience de ses talents, de ses réussites est fondamental. Des exercices de renforcement mental permettent par exemple d’ancrer cela et de s’autoriser à y croire. Tout en étant parfaitement réaliste et lucide ! On ne vend pas du rêve sans passage à l’action ! C’est un travail structurant d’estime de soi et de confiance en soi.

S’autoriser à exprimer ses émotions

Je me souviens d’une judokate que j’ai accompagné qui avait un driver « Sois fort » très affirmé. Pourtant elle vivait intensément ses émotions sans les montrer et ressentait une frustration qui l’empêchait de pleinement s’exprimer. Nous avons travaillé ensemble sur la verbalisation de ses émotions. Et comment en faire une force pour se libérer, être dans le Ici et Maintenant.

Accepter de ralentir pour mieux progresser

Dans ma méthode d’accompagnement PARI (Préparation Action Récupération Intégration), je dis toujours que la récupération fait partie de l’entrainement et de la performance. Il faut pouvoir assimiler les entrainements, les nouveaux apprentissages. De plus la récupération physique et psychologique est au cœur de la santé physique et mentale. Il est donc indispensable de savoir prendre soin de soi et de gérer son niveau d’énergie.

Premier rendez-vous gratuit et sans engagement avec Pierre Cochat :

Coach professionnel, Préparateur mental et Sophrologue RNCP à Vincennes

 

Puissance

Le bon équilibre entre les protections et les permissions permet au coaché, au manager, au sportif de toucher sa puissance. La puissance est la résultante d’un sentiment de sécurité intérieure et de la conscience de ses propres capacités. Elle permet d’agir en confiance et autonomie. C’est le moyen d’expression de ses talents et d’utiliser toutes ces ressources. Etre aligné avec soi-même.

Une permission sans protection expose à des risques que l’on n’a peut-être pas bien mesurés. En tant que coach, quand j’accompagne un collectif en entreprise, j’invite les participants à s’exprimer librement sur des questions plus personnelles (permissions) tout en rappelant les règles de bienveillance, de non-jugement et de confidentialité (protection).

Une protection sans permission limite toujours la capacité d’action de la personne, du groupe.

La puissance se manifeste par :

• L’alignement entre actions, valeurs et objectifs
• Une prise de responsabilité et une posture proactive
• La capacité à faire face aux défis avec adaptation et confiance

Prendre conscience de ses ressources et les exploiter

Cette dimension est au cœur du coaching professionnel ou de l’accompagnement à la performance en préparation mentale. Cela passe par des échanges, la verbalisation. Mais aussi l’écriture par exemple. Puis ensuite de faire vivre ou revivre des situations passées. Pour cela, j’utilise la visualisation mentale de compétition réussie, de moments de vie personnelle ou professionnelle dans lesquels la personne a déployé ses ressources. L’ancrage de la vivance de ses moments est de mon point de vue fondamental. C’est pour moi à travers le corps et l’esprit que les managers peuvent assumer pleinement leur leadership et s’affirmer.

Être dans un état de concentration optimale (flow)

Dans mes accompagnements de sportifs, d’athlètes, plusieurs ont exprimé ce moment de flow. Par exemple, Agnès Duhail lors des championnats du monde de duathlon à Zofingen. Pourtant ce jour là les conditions météo étaient mauvaises. De plus, cette épreuve représentait beaucoup pour elle, le niveau des concurrents était aussi une source de stress. Cela aurait pu être un frein important pour elle. Il n’en a rien été. Ce jour-là, Agnès a pleinement utilisé toutes ses ressources mentales, physiques en s’adaptant à la situation. Elle a agi en confiance, le doute n’a jamais pris une place importante. Elle est restée focus sur ce rêve qu’elle portait en elle depuis plusieurs années.

Transformer la pression en moteur de performance

Pour illustrer ce dernier point, je peux évoquer un jeune coureur de 800m que j’accompagne depuis plusieurs saisons. Sa saison estivale sur piste passe par le fait de courir les cross en hiver. Depuis plusieurs années, il échoue dans la dernière ligne droite pour se qualifier aux championnats de France. Pourtant, avec ses chronos cela est totalement réalisable. Cette année, toute sa période hivernale a été marquée par une blessure dont il a eu du mal à récupérer. Et bien évidemment, sa préparation a été tronquée. Nos séances de préparation mentale ont été centrées sur cette pression, le poids de cet objectif. Et notamment comment faire qu’il se sente léger pour qu’il puisse donner la pleine puissance de ses capacités.

 

A travers cet article, je vous ai proposé d’illustrer cet outil 3P, protection permission puissance. Je l’utilise dans mes coachings sportifs, mes coachings en entreprise. Il est central dans mon approche d’une meilleure connaissance de soi. Il permet à toute personne de développer la confiance en soi, de renforcer son estime de soi et de donner corps à ses ambitions. N’hésitez pas à commenter cet article, à me faire part de vos remarques. C’est toujours un réel plaisir pour moi que de pouvoir échanger et partager.