Randonnée et marche sur le GR3 de Orléans à Tours
Randonnée et marche sur le GR3 entre Orléans et Tours
La randonnée, une aventure physique et mentale. La marche est une activité régulière et familière pour moi. Par contre, ce n’est pas le cas de la randonnée. C’est même une découverte totale que de partir plusieurs jours ! J’accompagne régulièrement des sportifs ultra traileur, ultra cycliste. Je me rappelle notamment William dans son aventure sur la NorthCape 4000. Ou bien de Christian sur la Diagonale des fous. Je trouvais intéressant d’expérimenter à travers ce défi (modeste) les aspects physiques et mentaux de la randonnée.
Je vous partage mon expérience de ces 5 jours entre Orléans et Tours sur le GR® 3. 165 kilomètres avec 1248 mètres de dénivelé. Mais l’expérience est ailleurs que ces chiffres.
Le GR3, premier sentier de grande randonnée
Le GR® 3 suit le cours de la Loire de sa source jusqu’à son estuaire. Ce sentier est le premier GR® « officiel » (Fédération Française de randonnée). Son premier tronçon fût en effet inauguré en 1947. Il parcourt plus de 1200 kilomètres entre le Mont Gerbier de Jonc et La Baule. Pour ma part, j’ai cheminé pendant 5 jours entre Orléans et Tours. Voici mes 5 étapes de mon itinéraire de randonnée :
- J1 de Orléans à Muides sur Loire : 47 kilomètres
- J2 de Muides sur Loire à Blois via Chambord : 31 kilomètres
- J3 de Blois à Limeray : 37 kilomètres
- J4 de Limeray à Montlouis sur Loire : 34 kilomètres
- J5 de Montlouis sur Loire à Tours : 16 kilomètres
Première journée : la découverte
Je pars d’Orléans le 11 juillet au petit matin. Direction Meung sur Loire en longeant la Loire. Le sentier est souvent au plus proche du fleuve et offre des vues imprenables. La tranquillité des paysages fluviaux est propice à la réflexion et à la méditation. La faune, la flore est abondante ! Beaucoup de batraciens, d’oiseaux. Le souffle du vent dans les arbres ! Une rapide première étape à Meung-sur-Loire avec ses rues pittoresques, son château. Puis direction Beaugency ou je piquenique en face du pont médiéval avec le château et l’abbaye Notre Dame tout proche.
Je continue mon après-midi en cheminant le long de la Loire pour arriver à Muides-sur-Loire. En prenant conscience que ma première étape est (trop) longue. Je marche trop vite comme un coureur à pied ! Mon sac à dos me pèse et je n’ai pas les bonnes chaussures !
Deuxième journée : émerveillement
Le lendemain, la matinée est fraiche avec beaucoup de rosée. Le ciel assez gris. Et il fait bon. Jusqu’à Saint Dyé sur Loire, le GR3 suit la levée. D’ailleurs, il est aussi commun avec le chemin de Compostelle. Puis progressivement je vais m’éloigner du fleuve pour marcher à travers champs et entrer dans la forêt de Chambord. Puis le parc du château pour arriver au détour d’une allée sur cette vue ! Magique !
En quittant la forêt, les paysages ligériens changent de nouveau avec plus de champs, de fleurs champêtres. Traversée de plusieurs villages, bourgs. Puis je retrouve les bords de Loire pour atteindre la ville de Blois. Je fais des pauses régulières pour manger. Mais aussi récupérer et prendre le temps d’écrire dans mon carnet de route mes pensées, mes émotions. En effet ce cheminement est propice à la réflexion, à la méditation. Il me permet de me ressourcer mentalement.
Troisième journée : le GR3 n’est pas totalement plat !
Je pars de Blois sous un beau soleil matinal. Très rapidement la topographie change. En effet, le sentier est beaucoup plus vallonné. Il y a même par endroit de belles montées (et de belles descentes) ! Il y a également beaucoup plus de vignobles. Finalement, on passe de la forêt aux champs à la vigne en quelques centaines de mètres. C’est une étape avec beaucoup de chemins en pleine nature et assez eu de route. Il fait beaucoup plus chaud que les jours précédents. Je passe à Chouzy sur Cissé puis à Veuzain sur Loire. Ma pause du repas de midi à l’ombre de l’église est la bienvenue.
Cette journée sera marquée par les églises. Dans l’après-midi, je me repose sur la place de l’église saint Pierre de Monteaux ! A la sortie du village, il y a un panneau d’indication du chemin de Saint Jacques de Compostelle et du GR3 portant la mention « chemin des écoliers ». Je l’ai pris pour arriver tranquillement à Limeray. J’ai parcouru 115 kilomètres en 3 jours. Le triathlète que je suis n’a pas complètement pivoté en marcheur contemplatif. Je suis attentif à l’alimentation et l’hydratation tout au long de mes journées. Sur chaque pause dans ma journée, j’en profite pour prendre soin de mes pieds. Donc, une routine que je ne regrette pas.
Quatrième journée : la fatigue s’installe peu à peu
Nouvelle matinée sous le soleil. Il fait même chaud ce matin quand je prends la direction de Amboise. Alternance de champs, de vignes et de forêt. Quelques belles montées notamment dans un petit bois du côté de Pocé sur Cisse. La Cisse est une rivière que je croise régulièrement sur mon parcours. J’arrive sur les coups de midi à Amboise. Je déambule un peu dans le centre-ville historique avec ses rues pavées et les maisons à colombages. Je veux aller voir le Clos Lucé, l’ancienne résidence de Léonard de Vinci. Impossible de rentrer avec mon sac à dos. Je prends le temps d’une longue pause repas dans une pizzeria ! un vrai besoin (pour la tête et les pieds) !
Mon après-midi sera plus difficile. Je ressens la fatigue. Quelques petites douleurs inhabituelles pour moi. En chemin, je croise régulièrement des marques du Chemin de Compostelle en plus de celles du GR3 (le balisage est souvent le même). Je me dis intérieurement que ça représente une sacrée distance pour aller à Saint Jacques de Compostelle. À certains endroits, le sentier offre de magnifiques vues sur la Loire. Moments contemplatifs. Les sections boisées offrent une ombre rafraîchissante bienvenue. En approchant de Montlouis-sur-Loire, je retrouve les vignobles de ces magnifiques vins blancs ! Ainsi, le soir en me couchant, je prends conscience que c’est ma dernière nuit de rando !
Cinquième et dernière journée : émotions
Mon périple a débuté au plus proche de la Loire. Cette marche se termine en logeant le fleuve. Passage du pont de Montlouis et je prends la direction de Vouvray. Un autre grand nom de vignoble.
Je marche tranquillement. Je savoure ces derniers kilomètres. Superbes vues sur la Loire, sur les iles (ile de Moncontour, ile des Buteaux, ile aux vaches, ile Aucard). Emotions en pensant à ces 5 jours. Que de découvertes. Emotions aussi en lien avec la fatigue et les petites douleurs après ces 165 kilomètres. Tours, capitale de la Touraine, marque la fin de mon aventure sur le GR3. Je vois le pont Wilson. Je traverse la Loire par le pont suspendu Saint Symphorien. Ma randonnée se termine devant la magnifique cathédrale gothique Saint-Gatien. Que d’émotions et de pensées, assis sur le banc de la place de la cathédrale. Une aventure initiatique (la découverte et l’exploration de moi-même).
Premier rendez-vous gratuit et sans engagement avec Pierre Cochat :
Coach professionnel, Préparateur mental et Sophrologue RNCP à Vincennes
Enseignements de cette première expérience de randonnée pédestre sur le GR3
Une première expérience riche d’enseignements.
La préparation
Etre bien équipé pour les randos ! avoir des chaussures de marche, le bon sac, des bâtons de marche. La bonne tente, un duvet adapté. Chasser le poids inutile. Bien équilibrer son sac en le chargeant.
Randonner 5 jours avec des étapes était une première pour moi ! Ma préparation matérielle, physique n’était pas adaptée à de la marche avec un sac à dos d’environ 12 kilos. Je suis triathlète, je m’entraine environ 10h par semaine (et je marche environ 10000 pas par jour). Mais courir ou faire du trail par exemple, ce n’est pas marcher. J’avais néanmoins une bonne condition physique (endurance notamment) pour bien récupérer : chaque début de journée, j’étais frais et dispo. Si votre randonnée a du dénivelé, il faut s’entrainer en conséquence.
Mentalement, j’étais prêt à faire ces efforts. Néanmoins, le rythme lent de la marche a été une formidable découverte de moi-même en termes de pensées, d’émotions, de discussions avec moi-même. Ainsi je reviendrais plus en détails sur ces aspects dans un prochain article.
Il me semble aussi intéressant de développer ses capacités de navigation et de recherche des balises. Par sécurité (entre guillemets) j’avais la trace de ma randonnée sur mon téléphone (en mode offline). Mais je me suis souvent amusé à chercher les marques aux diverses intersections.
La réalisation
L’hydratation et la nutrition sont des facteurs importants de réussite d’une randonnée sur plusieurs jours. Dans mon cas, j’ai fait le choix de ne pas prendre de nourriture lyophilisée et d’acheter mes repas du midi et du soir. J’ai conservé mes habitudes de triathlète longue distance. A savoir, boire régulièrement (aux moins 3 fois / heure) et manger régulièrement. Pour cela, j’avais des barres, des gels que je mangeais en marchant en plus des pauses que je faisais dans les villes et villages.
La gestion de la fatigue est aussi un point crucial. Je n’avais pas du tout intégré cet aspect là. Il s’est rappelé à moi après ma première étape, bien trop longue et bien trop rapide ! Faites des pauses régulièrement (on en profite aussi au niveau mental). Adaptez votre marche au terrain avec notamment une marche économe dans les montées et les descentes.
Se laisser surprendre ! Savourer ! Prendre conscience de ce que l’on vit Ici et Maintenant en marchant. C’est probablement la première chose que je retiens de mon aventure sur le GR3 entre Orléans et Tours.
Enfin, il est important de noter tous les bienfaits de la marche comme activité physique douce. Et notamment la marche quotidienne : Amélioration du système cardio-vasculaire, renforcement musculaire, prévention de l’hypertension, du cholestérol, du diabète.