Coaching mental – Accompagnement de la performance
Coaching mental – Accompagnement de la performance
Quand je dis que la préparation mentale, c’est le 1% qui change tout, je le pense vraiment. J’ai eu l’opportunité d’échanger avec Pierre Joly dans le podcast Ultra Mental sur l’importance du coaching mental pour les athlètes amateurs, les sportifs de haut niveau, les dirigeants. Nous avons abordé les sujets suivants :
- C’est quoi le mental ?
- Comprendre son rôle dans la performance
- Les fondamentaux de la préparation mentale, du coaching mental
Le mot coaching vient du monde du sport. Il s’est imposé dans d’autres sphères de nos vies. Notamment en entreprise. Personnellement, j’ai assez rapidement compris que dans ma vie de tous les jours, je vivais des situations à enjeux, des moments ou il se passait des choses pour moi. Des situations personnelles, professionnelles où je vivais des émotions, du stress. Je percevais nettement les pensées qui pouvaient me traverser. J’ai compris que je ne comprenais pas tout, que je n’arrivais pas à gérer seul dans un premier temps. J’ai aussi pris conscience qu’il y avait quelque chose de systémique dans ce que je vivais et donc dans l’approche à mettre en place. D’où cette aide extérieure, ce coaching mental que j’ai suivi. Le premier, c’était il y a 25 ans. Puis ensuite ma démarche de formation au coaching et à la préparation mentale.
Coaching professionnel et coaching mental
Entre un dirigeant d’entreprise et un athlète de haut niveau, il existe des points communs. Et en même temps, de profondes différences qui rendent les deux approches du coaching mental singulière. Un exemple très significatif c’est la temporalité et la capacité adaptative.
Un sportif a des objectifs, des échéances qu’il planifie et prépare. Sur une saison, il en a quelques-uns dont souvent 1 ou 2 majeurs. Pour un dirigeant, des objectifs majeurs il peut en avoir plusieurs par semaine, par mois. De plus, certains sont totalement impromptus, non prévus ! Il doit donc faire preuve d’une flexibilité d’adaptation, de réactions beaucoup plus fortes pour gérer ces moments.
Néanmoins, un athlète, un sportif doit lui aussi faire preuve d’une importante capacité d’adaptation car il arrive quasiment systématiquement qu’une compétition ne se déroule pas comme prévu, comme imaginée !
En tant que coach mental, un de mes rôles est de faire prendre conscience des côtés automatiques et adaptatifs. Et d’aider la personne pour développer les deux et surtout sa flexibilité pour passer d’un mode à l’autre.
C’est quoi le mental
Notre cerveau, ce grand chef d’orchestre
Quand je parle du mental, j’aime évoquer 3 points sur notre cerveau, ce grand chef d’orchestre qui permet à notre corps de fonctionner :
- Une étude récente de Jordan Poppenk et Julie Tseng, publiée dans « Nature Communications » en juillet 2020, estime que notre cerveau produit 6200 pensées par jour ! Heureusement que l’on ne se souvient pas de tout.
- Du point de vue des émotions, nous serions traversés par 1 émotion toutes les 7 secondes ! Là aussi, heureusement qu’elles ne nous marquent pas tous
- Enfin, notre cerveau représente environ 2% de la masse d’un homme mais consomme 20% de notre énergie.
Au regard de ces éléments, on comprend que notre cerveau est une machine à réfléchir, à raisonner. Une machine à nous raconter des histoires, histoires auxquelles on a bien envie de croire (ou pas).
Extrait du podcast de préparation mentale : le fonctionnement de notre cerveau
Le mode automatique, le mode adaptatif
Ainsi une partie de nos modes de fonctionnement reposent sur un fonctionnement automatique et dans d’autres cas sur un fonctionnement adaptatif. Créer des automatismes, par exemple en répétant un geste, permet d’avoir des actions rapides, performantes, automatisées. La visualisation motrice aide massivement à développer ce mode mental automatique. Par ailleurs, dans d’autres situations, notre cerveau nous permet de nous adapter à une situation, de créer, de trouver des solutions à des choses inconnues. Notre plasticité cérébrale nous permet cette souplesse mais évidemment nos réactions sont plus lentes.
Finalement, le développement du mental, c’est le fait de savoir utiliser ces deux facettes en conscience. De les entrainer pour les utiliser à bon escient. C’est aussi d’avoir conscience de ce flot de pensées, d’émotions. D’accepter celles qui surgissent. De les réguler quand c’est nécessaire. C’est donc finalement avoir conscience de soi, de nos croyances, de nos valeurs. C’est aussi tenir compte des éléments extérieurs qui viennent nous influencer.
Définition de la préparation mentale
J’aime bien définir la préparation mentale comme étant :
- Un temps long pour apprendre à se connaître
- Un temps plus court pour développer des habiletés mentales (parce que nous avons des habiletés mentales comme nous avons des habiletés techniques, physiques, tactiques)
Notre mental s’entraine, de la même manière que l’on développe un muscle par exemple. Pour cela, on apprend des techniques comme la respiration, la visualisation, les techniques d’optimisation du potentiel ®, la sophrologie, la méditation. Je recommande dans un premier temps de pratiquer chez soi. Puis d’avoir une approche intégrée dans des entrainements de son sport. Pour ensuite en faire usage sur des compétitions à enjeux mineurs pour être prêt lors d’échéances majeures.
Personnellement, je pense que je peux enseigner une cinquantaine de techniques de respiration. Elles ont toutes un objectif et sont réalisées avec une intention. Je me rends compte avec ma pratique de sophrologue de ville que les personnes n’ont plus conscience de leur respiration. Inspirer par le nez et Souffler par la bouche est devenu un apprentissage et une conscientisation ! c’est dire. Donc si on ne s’entraine pas à respirer, il est illusoire de croire qu’avec 2 séances de coaching mental je saurais transposer la chose le jour J en compétition.
Pratiquer mentalement son sport est une nécessité pour développer ses habiletés mentales. La préparation mentale, ce n’est pas magique, bien au contraire. Selon moi, l’entrainement mental doit être organisé, planifié avec des séances mentales spécifiques menées dans une approche longitudinale.
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La préparation mentale, le 1% qui change tout
Cette phrase m’a été inspirée par Kimi Räikkönen, le champion du monde 2007 de formule 1. Entre 2003 et 2006, il finit 2 fois vice-champion du monde. Il prend conscience alors qui lui manque le petit quelque chose pour devenir champion du monde. Kimi Räikkönen décide de s’intéresser à la préparation mentale et il se fait accompagner. Il a expliqué que cette démarche a tout changé pour lui en 2007.
Pour moi le fondement de la préparation mentale, de l’accompagnement à la performance (dans le sens le plus large du mot performance), c’est apprendre à se connaître. On n’apprend pas à se connaître uniquement comme sportif, ou acteur, ou dirigeant d’entreprise. Nous sommes un tout intégré. On apprend donc à se connaître en tant que personne, monsieur et madame tout le monde dans la vie de tous les jours. Et qui pratique un sport, un métier. Donc pour moi, c’est aussi important que la préparation physique, la préparation technique, tactique, stratégique. Ainsi, on apprend à gérer son stress, comprendre ses émotions pour le réguler, travailler sur sa concentration.
Ma maxime, « la préparation mentale, le 1% qui change tout », je l’explicite de la manière suivante. Quand on regarde les volumes d’entrainement d’un athlète, il va consacrer beaucoup de temps aux aspects techniques, physiques en lien avec son sport. Le coaching mental va représenter un petit volume d’heures. Néanmoins, les impacts positifs seront maximaux. Et plus on monte dans le haut niveau, plus la différence se fait sur le mental.
Une évolution majeure de l’approche mentale
L’évolution majeure à mon sens est le coaching mental est devenu proactif pour les athlètes ou dans le milieu de l’entreprise. Auparavant, on allait voir un préparateur mental parce que l’on n’y arrivait pas, parce que je suis stressé, ou je manque de confiance en moi. Ces thématiques restent bien évidemment d’actualité. La démarche était plutôt réactive.
Mais je vois de plus en plus de sportifs venir me voir dans une approche globale de la performance. Ils souhaitent être accompagnés mentalement comme ils ont recours aux services d’un kiné, d’un nutritionniste, d’un préparateur physique.
Cette approche est habituelle dans les pays anglo-saxons. Le préparateur mental fait partie du staff d’accompagnement d’un athlète ou d’une équipe. Ou bien c’est l’entraineur qui joue ce rôle car il a une forte appétence pour le sujet. Pour cela, il suffit de voir ce que proposait déjà à l’époque un entraineur comme Phil Jackson (l’entraineur des Chicago Bulls) à des basketteurs comme Michael Jordan, Dennis Rodman ou Scottie Pippen
L’évolution importante aussi est d’oser parler de santé mentale, de troubles alimentaires, de dépression, de surcharge mentale. On connaît malheureusement assez bien ce phénomène dans le milieu de l’entreprise avec la Burn out. Mais jusqu’à peu, on n’en parlait pas beaucoup dans le monde du sport. Que ce sujet émerge, que des sportifs acceptent de témoigner est pour moi une avancée majeure.
Le coaching mental n’est pas une approche psycho thérapeutique
Il est important pour moi de clarifier ce point. Il y a des différences fondamentales entre une approche psycho thérapeutique et la préparation mentale. A mon sens, les deux ne s’opposent pas mais se complètent.
Par exemple, si je prends le sujet des émotions, il peut être nécessaire de travailler ce point à travers le champ thérapeutique. Il est également possible de l’aborder en coaching mental, accompagnement à la performance. Pour ma part, je ne suis pas psy. Mais à travers mes formations, mes supervisions, je sais très bien ou sont mes limites, la frontière à ne pas dépasser. Si je perçois que l’athlète a besoin d’un accompagnement thérapeutique, je l’oriente vers un psychothérapeute.
Evidemment une personne vient me voir avec ce qu’elle est. Donc avec son passé. En préparation mentale, j’en tient compte mais je ne fais aucun travail régressif, ni de réparation du passé. Il éclaire son présent et je l’aide à se préparer pour son futur pour agir en autonomie.
Les préparateurs mentaux ne doivent pas être des gourous ou des béquilles ! Nous sommes là pour aider l’athlète à mieux se connaître, à co construire des choses. Lors des compétitions, c’est au sportif de « se débrouiller » entre guillemets pour performer. D’ailleurs, il existe de nombreux sports ou il est impossible voir interdit de coacher l’athlète. Il est donc bien autonome dans l’instant présent.
Podcast sur le coaching mental
Cet article est la première partie du podcast Ultra Mental – la préparation mental au cœur de la performance. N’hésitez pas à l’écouter en intégralité sur vos plateformes habituelles.
Merci pour vos commentaires sur cet article, pour vos partages et les échanges. C’est un plaisir pour moi que de nourrir ma réflexion et ma vision de la chose. Sur mon blog, vous découvrirez des articles sur le coaching, l’analyse transactionnelle, la préparation mentale, le MBTI, la sophrologie, la PNL. Ces approches font sens pour moi et contribuent à une démarche intégrative.
Comme vous l’avez aussi compris, j’accompagne des athlètes pour qu’ils se développent en toute autonomie en tant que personne. C’est pour cela qu’il est important pour moi d’indiquer que j’ai signé et j’applique les chartes déontologiques du label Accompagnateur Professionnel de la Performance de l’INSEP, celles de la SF Coach, de l’EMCC. Et que par ailleurs, je suis moi même supervisé comme coach professionnel, comme préparateur mental et comme sophrologue. Ce regard critique et bienveillant sur ma démarche dans un souci de progrès continu est pour moi essentiel.