Visualisation : l’imagerie motrice

imagerie motrice, visualisation | Performance et Coaching

Imagerie motrice : intérêts et apports

Imagerie motrice. Dans un précédent article, « Visualisation : la puissance de l’imagerie mentale », j’avais abordé cette technique de préparation mentale.

L’imagerie motrice est notre capacité à nous représenter mentalement un mouvement sans produire l’activité musculaire pour
le faire. Cela correspond donc à l’inhibition de la commande motrice pour diverses raisons (blessure, répétition mentale d’un mouvement, projection mentale sur une situation future) tout en réalisant le geste dans la tête ou en se remémorant une situation passée ou à venir. C’est donc quelque part une simulation du mouvement.

Imaginer se fait spontanément, fréquemment. C’est assez facile par exemple d’évoquer un souvenir, ou bien d’imaginer un événement à venir (de se projeter mentalement sur une prochaine compétition, sur un entretien professionnel).

Ainsi, l’enjeu est d’apprendre à développer, formaliser cette activité mentale, à la contrôler au service de l’apprentissage de quelque chose, au service de la performance ou bien de la récupération.

 

Détaillez vos images mentales

Tout d’abord, l’idée est de décortiquer un mouvement ou bien de détailler un souvenir ou une situation future en utilisant toutes nos capacités sensorielles. C’est ce que l’on regroupe sous l’acronyme de VAKOG pour Visuel Auditif Kinesthésique Olfactif Gustatif. On peut aussi y ajouter un sixième sens qui est l’aspect de proprioception. La proprioception, c’est notre perception, consciente ou non, de la position des différentes parties de notre corps (sur cet aspect, je vous conseille l’excellent reportage réalisé par ARTE, « notre véritable 6ème sens »).

Par exemple :

  • Utilisez votre sens auditif pour vous rappeler le bruit d’un geste (par exemple au moment de la frappe d’une balle), ou bien les sons du contexte dans lequel se déroule la situation à visualiser (les bruits, les sons, les voix autour de vous ou plus lointaines)
  • Au niveau visuel, se remémorer les détails du geste, se rappeler les couleurs de vos habits, de votre équipement, du ciel, du lieu, des éléments qui vous entourent.
  • Vous pouvez vous souvenir des informations de proprioception comme votre posture, vos déplacements, vos muscles (relâchés ou bien contractés), les articulations lors du mouvement.

Tout cela concoure à une imagerie la plus précise possible, la plus fidèle possible.

 

Image dissociée / Image associée

Vous pouvez également vous voir en mouvement comme si vous regardiez une vidéo. Vous êtes spectateur du mouvement. On parle dans ce cas d’imagerie dissociée

Ou bien en vous visualisant dans l’action, comme si vous aviez une caméra fixée sur vous en pleine réalisation et en percevant ce que vos yeux perçoivent à ce moment là. On parle dans ce cas d’imagerie associée.

 

Apports du travail par imagerie mentale

Il existe de nombreuses études scientifiques qui démontrent l’intérêt de ce travail de visualisation. Notamment celle réalisée en 2008 par Hanakawa, Dimyan et Hallett.

Etude Hanakawa imagerie motrice | Performance et Coaching

 

Sur la première rangée de l’infographie, les zones en vert indiquent les aires cérébrales activées par l’imagerie motrice.

Sur la seconde rangée, les zones en bleu foncé indiquent les aires cérébrales activées par le mouvement réel.

Dans la zone du bas, les images ont été superposées. Toutes les zones en bleu, sont les zones communes ! (celles activées par la pratique mentale et par la pratique physique).

On constate que de nombreuses zones du cerveau sont activées de manière commune. D’autres le sont en imagerie motrice, d’autres en exécution réelle.

 

 

 

Les apports du travail par imagerie motrice sont multiples :

  • Développement de la technique gestuelle
  • Apprentissage
  • Effets sur la force et la souplesse
  • Impact positif sur la vitesse d’exécution
  • Variabilité et qualité du mouvement
  • Récupération fonctionnelle ou ré apprentissage (amplitude articulaire, activation musculaire)
  • Gestion du stress, des émotions, de l’anxiété
  • Confiance en soi, motivation
  • Projection positive sur un évènement futur

Pour illustrer cela, je vous partage une scène du film « Le Mans 1966 ». Ken Miles (interprété par Christian Bale) est assis sur la piste avec son fils et il lui dit « Regarde là bas, c’est le tour parfait… Pas d’erreurs. Chaque changement de vitesse, chaque virage… Parfait. Tu le vois ? Je crois que oui. Ce n’est pas donné à tout le monde. La plupart ne savent même pas qu’il est là. Et pourtant il est là. »

 

blessure - imagerie motrice | Performance et Coaching

L’imagerie motrice et la blessure

Au moment de la blessure, on se trouve en incapacité motrice limitant la faculté de mouvement. De plus, une cascade d’émotions, de pensées surviennent. Elles vont mettre en place des processus d’imagerie négative du type : ce que l’on a mal fait, ce que l’on n’a pas pu faire, ce que l’on ne va plus pouvoir faire. Il y a donc un fort impact émotionnel de la blessure qui est de plus très variable et diversifié selon les personnes.

Enfin, les blessures ont des origines diverses, donc des mécanismes de récupération variés.

Finalement, la blessure dépasse le simple cadre de la motricité ! et nécessite une prise en charge globalisée. En 2002, Britton Brewer, chercheur anglais en psychologie du sport, a proposé un modèle systémique de traitement de la blessure : il faut prendre en compte toutes les facettes de la blessure et les interactions entre elles.

Dans son approche, il indique que l’usage de l’imagerie motrice est important pour les raisons suivantes :

  • Intégration facile de la pratique mentale
  • Mise en œuvre rapide dans les protocoles de récupération
  • Méthode peu coûteuse
  • Travail individualisé
  • Autonomie relative
  • Diversité des bénéfices

 

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Quels sont les effets thérapeutiques de l’imagerie motrice

Les bénéfices apportés par l’imagerie motrice sont de trois ordres :

  • Effets psychologiques
  • Aspects physiologiques
  • Impacts sportifs

 

Les effets psychologiques

L’approche « mentale » (pas exclusivement avec de l’imagerie) de la blessure permettra de travailler sur l’acceptation, sur la réduction de l’anxiété. Un travail sur le positif (séance d’imagerie positive, de discours interne positif) et sur la projection mentale de la guérison (par exemple en utilisant la technique de Programmation Mentale de la Réussite – PMR – des techniques d’optimisation du potentiel).

Un second aspect concernera la douleur avec des perceptions très individuelles relevant de facteurs objectifs et subjectifs. Depuis de nombreuses années, la sophrologie fait partie du plan cancer français. En effet, en tant que soin support, les techniques de sophrologie sont une aide précieuse en complément des traitements médicaux.

 

Les effets physiologiques

Plusieurs études montrent que chez un individu sain, le simple fait d’évoquer mentalement une contraction musculaire (notamment en image kinesthésique sans contractions réelles) permet d’augmenter la force musculaire. Ainsi, le travail mental entraine une réorganisation du cortex moteur primaire (réorganisation des neurones) qui favorise un meilleur travail musculaire et une meilleure synchronisation des unités motrices.

Pour des personnes blessées ou en incapacités motrices, l’idée est de limiter la réorganisation liée à l’immobilisation. Donc on inverse le raisonnement précédent. L’imagerie motrice doit être rapidement intégrée dans le processus de récupération fonctionnelle. Plusieurs études montrent que les personnes travaillant en imagerie mentale seul dans un premier temps (du fait de l’immobilisation), puis dans un second temps couplé avec la rééducation fonctionnelle, récupèrent mieux, plus vite.

Les études vont aussi dans le même sens pour limiter la perte d’amplitude articulaire.

 

Les effets sportifs

Pour les sportifs blessés, il faudra mettre en place des exercices d’imagerie spécifiques à la pratique sportive permettant de cibler les effets physiologiques évoqués et en même temps de travailler des aspects techniques, tactiques, de sensation, de perception. Cela aura des répercussions positives sur les aspects psychologiques.

Evidemment, ce travail devra être individualisé, contextualisé et progressif.

 

Pour aller plus loin sur l’imagerie motrice

Tout d’abord, je vous conseille vivement de regarder cette vidéo d’Aymeric Guillot (que je remercie vivement pour ses apports et nos échanges sur le sujet). C’est un expert sur ce sujet.

Qu’est ce que la préparation mentale ?

Découvrez comment avec les techniques d’optimisation du potentiel (les TOP®️) vous apprendrez à développer vos capacités d’imagerie mentale.

N’hésitez pas à me laisser des commentaires en bas de page. Merci d’avance pour vos contributions.

Ainsi, si vous souhaitez échanger sur cette technique de visualisation utilisée dans la préparation mentale des sportifs de haut niveau

 

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Comments:

  • 12 octobre 2020
    Anthony PHILIPPE

    Merci Pierre, je vais m’atteler à lire ça et visualiser la vidéo !

    reply
  • 6 décembre 2020
    Ben Stephan

    Bonjour, article intéressant et bien documenté. Ce qui n’est pas si fréquent sur ses sujets à la frontière de plusieurs domaines.

    reply

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