L’Elément Humain de Will Schutz

estime de soi - confiance en soi | Performance et coaching

Estime de soi, Confiance en soi et Performance. Will Schutz est un psychologue et statisticien américain né en 1925, décédé en 2002. Il s’intéresse à la dynamique des groupes, notamment pour comprendre comment les membres d’une équipe travaillent ensemble. Il découvre que les relations aux autres dépendent du ressenti vis-à-vis de soi. L’estime de soi prend une place importante dans la suite de son travail. Il s’est inspiré de nombreuses approches différentes dans ses travaux (notamment la psychologie humaniste, la Gestalt-thérapie, la visualisation).

Élément humain de Will SchutzDans son ouvrage publié en 1994,  » L’Elément Humain : Comprendre le lien estime de soi, confiance et performance « , Will Schutz décrit les liens pouvant exister entre l’estime de soi, la confiance des salariés dans l’entreprise et sa productivité. Il démontre comment la connaissance de soi et la confiance sont primordiales pour l’efficacité personnelle. Mais aussi celle d’une équipe et d’une organisation. En effet, l’idée neuve et fondatrice de Will Schutz est que développer le plein potentiel des personnes (sur le savoir-faire mais surtout le savoir-être) contribue de manière forte à la performance de l’entreprise (et pas le mécanisme inverse).

 

La notion de besoin interpersonnel

inclusion controle affection will schutz element humain | Performance et coachingPour Schutz, il existe un principe fondamental : les êtres humains ont besoin des autres pour vivre. Ce besoin pouvant même se comparer à celui de manger ou de boire. Il correspond à la nécessité d’établir et de maintenir entre l’individu et son environnement humain, une relation satisfaisante.

Ainsi, ce besoin s’exprime sous 3 facettes

L’Inclusion

C’est le besoin d’établir et de maintenir une relation satisfaisante avec les autres en termes d’interactions. Au niveau des sentiments, la dimension de base est celle de l’importance à travers les signes de reconnaissance que l’on reçoit (à contrario, la peur est celle de l’ignorance ou de l’abandon). En termes de comportements, cela interroge le fait d’être dans ou en dehors d’un groupe.

Le Contrôle

Cela correspond à l’envie de contrôle, d’influence voir de pouvoir. Au niveau des sentiments, la dimension en jeu est celle de la compétence. Je suis autonome, je prends des décisions, je sais faire face aux problèmes, etc. Au niveau des comportements, l’inclusion va se mesurer par le nombre de contacts échangés avec les autres dans un contexte particulier. Est-ce que je préfère être seul ou entouré ? Qui initie les relations et la conversation ?

L’Affection

C’est le fait de vivre des relations dans lesquelles il y a de l’amour, de l’intimité. C’est donc la capacité d’avoir de la sympathie, de savoir créer un climat de confiance. La peur est donc de ne pas être reconnu, d’être rejeter. Le besoin d’affection au niveau comportemental s’identifie par le niveau d’ouverture, de sincérité en fonction des contextes.

Ainsi, il définit sept niveaux d’ouvertures qui vont de la non-conscience à l’expression des peurs personnelles, en passant par le silence, le jugement, le ressenti, les impressions. Cela passe entre autre par le développement de notre intelligence émotionnelle, notamment identifier et exprimer nos émotions.

En explorant les trois dimensions d’inclusion, de contrôle et d’ouverture, nous interrogeons nos peurs interpersonnelles :

  • Celles d’être ignoré / abandonné,
  • Ou encore celle d’être humilié / embarrassé
  • Enfin celle d’être rejeté / non apprécié

 

Estime de soi, Confiance en soi et Performance

L’estime de soi, tentative de définition

Christophe André, psychiatre et psychothérapeute, rapporte la phrase suivante d’un de ses patients :  » L’estime de soi ? Et bien, c’est comment on se voit, et si ce qu’on voit, on l’aime ou pas « . La (ou les) estime de soi est au carrefour d’aspects comportementaux, cognitif et émotionnels.

L’estime de soi, c’est l’amour de soi en tant que personne. C’est se reconnaître des qualités, des talents. Je suis aussi une personne avec des défauts, des fragilités et je les accepte. C’est aussi prendre conscience qu’à tout âge, j’ai le potentiel et la capacité d’apprendre, de grandir, de changer.

Enfin, l’estime de soi ne peut se concevoir en dehors de la référence au regard des autres : regard de groupes sociaux, fierté de ma cellule proche par exemple.

 

Le lien entre estime de soi, confiance en soi et performance

A travers ses travaux, Will Schutz montre qu’une bonne estime de soi donne l’envie de développer son potentiel. Elle donne la confiance nécessaire à la prise de risque, à l’acceptation des critiques, à la capacité à donner et recevoir des directives et à s’exprimer de façon ouverte.

A l’inverse un manque d’estime de soi entraine une dévalorisation de soi, un manque de sentiment de compétence, une mauvaise image de soi, évidemment des pensées négatives.

Ainsi, mieux se connaître, développer l’ouverture sur qui nous sommes, avoir conscience de nos peurs, de nos croyances limitantes, sont autant d’aspects qui permettent d’accepter qui je suis.

Fêter ses succès, être fier de soi dans le quotidien, prendre soin de soi, oser, avoir des pensées positives (y compris des mantras, de l’auto persuasion) favorisent le sentiment d’estime, l’expression de la confiance et donc l’exploitation pleine et entière de ma « puissance personnelle », mes talents.

La confiance en soi, c’est l’affirmation de soi. C’est exprimer et agir (un intégrant l’échec comme source de progrès et d’apprentissage) les facettes de son estime de soi.

Enfin, comment ne pas faire lien dans la préparation mentale avec les notions de motivation intrinsèque, motivation extrinsèque et cette pression qui s’insinue pour aller chercher cette médaille, ce record, avoir sa sélection en équipe de France, etc

Il est intéressant de voir que la confiance en soi fait partie des habiletés mentales que l’on peut mesurer et développer.

 

Performance de l’équipe

Citations

Je vous en propose 2 de Will Schutz

 » Le niveau de développement de l’organisation ou de l’équipe est le niveau de développement de leur leader. Le niveau de développement du leader est celui de ses peurs. « 

 » J’ai d’abord cru qu’une équipe performante était celle qui avait un bon chef. Puis j’ai cru qu’une équipe performante était celle qui avait des buts clairs. Ensuite j’ai cru qu’une équipe performante était celle qui avait peu de conflits. J’ai cru qu’une équipe performante était celle dont les membres n’étaient pas trop différents. J’en arrive aujourd’hui à la conclusion que pour qu’une équipe soit performante, il faut que ses membres osent se dire leurs peurs et leurs besoins, et renoncent à avoir raison a priori. « 

Et maintenant, une citation de Claude Onesta, (entraîneur de l’équipe de France de handball depuis plus de 15 ans et qui a « obtenu » 2 titres olympiques, 4 titres mondiaux, 3 titres européens, soit 9 titres pour 10 finales jouées) :  » Une équipe est avant tout un espace incertain, fait de rapports de forces, d’adhésion, de rejets, d’hypocrisies, de faux-semblants et jeux de rôle sournois, une société des hommes, tout simplement… Une communauté d’intérêts individuels qui par une communauté de valeurs va devenir une communauté de destins.  » 

 

Accompagner une équipe

En terme d’organisation, d’équipe, l’objectif est de créer un climat qui permette à chacun d’avoir la meilleure estime de soi, en se sentant important, compétent et apprécié. C’est donc à la fois une approche systémique de la performance individuelle ET le développement d’une intelligence collective. Par exemple, cela interroge les motivations individuelles de chacun et la motivation de l’équipe, sa cohésion.

C’est aussi prendre conscience du potentiel humain de chaque personne à travers une autre manière de développer le leadership, de favoriser le développement des compétences managériales. En effet, en entreprise, cela permet de mobiliser les managers pour avoir une autre posture (l’accompagnement en coaching individuel peut être intéressant en cela). En parallèle un travail d’équipe est nécessaire (accompagné ou non en coaching d’équipe) pour prendre conscience des modes de fonctionnement, pour favoriser une agilité et un  » travailler ensemble « . Cette aspect des relations humaines est très opérationnel. L’idée est de s’appuyer sur le potentiel individuel pour favoriser le feed-back, la dynamique de groupe, les relations interpersonnelles et l’accompagnement au changement.

 

Pour aller plus loin

Tout d’abord, n’hésitez pas à me laisser des commentaires en bas de page. Merci d’avance pour vos contributions.

Vous trouverez ci joint un Lien résumé du livre de Will Schutz –  » L’Elément Humain : Comprendre le lien estime de soi, confiance en soi et performance  » – édition InterEdition

J’aime faire des liens entre les approches, je vous propose de découvrir les apports de l’analyse transactionnelle.

En entreprise, dans le sport, la responsabilisation est un moyen de performance du groupe. Découvrez comment.

De la même manière, il existe des conflits dans une équipe, comment faire pour les gérer ?

De manière similaire, pour la performance des sportifs, ces facteurs sont aussi prégnants. Voir un des articles sur le Flow, ou bien les aspects de préparation mentale pour son premier marathon, son premier triathlon.

Enfin, dans cet article, vous verrez le lien fort entre en estime de soi et confiance en soi. Avoir confiance en soi est un chemin que nous parcourons chacun à notre rythme.

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Pierre Cochat.

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