Objectif sportif 2020. Dans la période que nous vivons actuellement avec le confinement, les annulations successives des compétitions, il n’est pas exagéré de faire un parallèle (toute proportion gardée, bien évidemment) avec ce que les psychiatres appellent les phases du deuil. Lorsque l’on perd une personne de son entourage, le processus d’acceptation et de reconstruction suit différentes étapes. C’est ce qu’a montré la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross, dans les années 60, avec sa théorie des 5 phases du deuil.
Ces principes sont souvent extrapolés dans d’autres situations personnelles ou professionnelles. La situation actuelle nous renvoie deux éléments exacerbant nos pensées parasites et nos émotions :
- Nous avons un sentiment de vulnérabilité face à la maladie invisible
- Et en parallèle, nous n’avons pas une idée claire sur la fin de cette période.
Nous n’avons donc aucun contrôle sur la situation et nos objectifs sportifs 2020 ne veulent plus vraiment dire quelque chose.
Quels sont les phases du deuil ?
La première phase est le choc et le déni
Pendant une courte période, nous n’avons pas compris l’étendu de ce qui se jouait. Voir nous l’avons même refusé. Dans cette période, les émotions semblent absentes ou atténuées. On est un peu anesthésié, engourdi. On peut même croire que ce n’est pas réel. C’est en quittant cet état que la réalité de la perte s’installe.
La seconde phase du deuil est la colère
Nous nous révoltons contre un sentiment d’injustice, nous cherchons des responsables. C’est une grande période de questionnements qui peut durer. Dans certains cas, un sentiment de culpabilité peut aussi apparaître.
La phase suivante est la négociation
Nous cherchons à « négocier avec la réalité » pour reprendre espoir et donner du sens à ce qui n’en a pas. On cherche des moyens pour inverser la situation, pour la compenser. Typiquement dans notre cas, c’est la ruée sur les séances de home trainer, sur les programmes de PPG. On cherche à tout prix à maintenir un rythme et une qualité d’entrainement « comme avant ».
Puis vient la phase de tristesse, d’abattement, de douleur
A ce moment, nous prenons pleinement conscience de la perte. C’est un moment d’abattement, de manque d’énergie, de grande fatigue. Cette décompensation est normale car depuis le début de l’évènement, les émotions ressenties ont été nombreuses et d’une très forte intensité avec des impacts physiologiques et psychologiques pouvant être fort. Cette étape est cruciale dans le cheminement car elle permet d’aller vers l’acceptation et la projection vers le futur.
Enfin la dernière étape, l’acceptation
Dans cette dernière étape, nous commençons à nous projeter vers un avenir différent. Nous cherchons des ressources pour construire de nouveaux projets, pour redonner du sens. Progressivement de nouvelles forces s’installent, nous retrouvons plus de sérénité.
Aujourd’hui, diverses études montrent que ces diverses phases ne sont pas linéaires. Chaque personne navigue de l’une à l’autre à son rythme. On peut traverser certaines rapidement et être « bloqué » sur d’autres.
Comment se reprogrammer pour 2020 et la suite
Nécessité fait loi ?
Concernant nos objectifs sportifs 2020, ils sont soit annulés, soit maintenu à ce jour tout en sachant que la préparation que nous avions prévue ne sera plus la même. Ainsi, il est illusoire de croire que l’on pourra avoir le même niveau de performance en sortie de crise que ce que l’on aurait eu avec une programmation « normale ».
Par ailleurs, dans la période de confinement que nous vivons, il est important de maintenir un certain niveau d’activité physique mais aussi de prendre le temps pour poser les bases de 2020, 2021. Et cela est particulièrement vrai pour les sportifs de haut niveau ou ceux ayant habituellement de gros volume d’entrainements. En effet, pour ces personnes, l’activité physique (dans son sens le plus large) est un élément structurant de leur quotidien. Il y a donc une déstructuration forte avec une potentielle perte de repères. Il faut être conscient que pour les personnes valides dans la situation actuelle, les impacts psychologiques sont tout aussi importants que les aspects physiologiques.
A ce titre, il est intéressant de mener une réflexion sur les divers facteurs de motivation. Notamment dans un contexte de privation de compétitions.
Revoir nos objectifs sportifs
C’est pourquoi, il me semble intéressant de mettre à profit cette période pour réfléchir et travailler autour de plusieurs axes :
- Avoir une réflexion autour de mon projet de vie rêvé en sortie de crise ? la place du sport dans ma vie ? ce que je veux être en tant que sportif, mon rêve ? ce que le sport m’apporte ? Ou en suis-je par rapport aux phases du deuil présentées ci-dessus ?
- Qu’est ce que je pourrais mettre en place aujourd’hui pendant le confinement pour préparer Mon demain revisité ? sur ce point, n’hésitez pas à utiliser la démarche SMART comme je l’explique dans mon article sur les habiletés mentales. En effet, il existe de fortes corrélations entre Objectifs / Motivation / Confiance en soi. Je rappelle l’acronyme : Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste, Temporel.
- Mettre en place des objectifs de progrès, d’apprentissage, de développement de capacités nouvelles. Progresser, voici le maître mot.
- Elaborer votre stratégie motivationnelle. Travailler ses aspects de motivation intrinsèque liés à l’acquisition de savoir-faire, de savoir-être, de gestion émotionnelle, etc.
- Enfin et surtout (re) mettre du plaisir (de l’épanouissement) au centre de ma pratique sportive pendant ces semaines à venir. C’est une approche importante à discuter avec vos entraineurs, coachs, car un programme habituel d’entrainement n’aura pas les effets escomptés. Ainsi, il y a nécessité à se réinventer. Ainsi, cet aspect de notre approche du sport me semble important car je perçois que la situation liée au COVID va certainement durer.
Mettre en place une approche mentale de mon sport
Par exemple, en travaillant des axes de développement suivant :
- Identifier et gérer mes émotions. Pour cela, prenez connaissance de mon article sur le sujet.
- Identifier vos habiletés mentales et les travailler (par exemple la visualisation mentale). Un bilan OMSAT-4 sera une aide précieuse.
- Activer le bon niveau d’énergie et savoir le faire en toute circonstance.
- Apprendre à reconnaître le bon stress (eustress) et en tirer parti
- Travailler la respiration, la visualisation, la relaxation dynamique activables selon les situations rencontrées. Apprendre ces différentes techniques de préparation mentale, se perfectionner et devenir autonome.
- Pratiquer mentalement mon sport, ma discipline. Sur ce sujet, je vous donne un exemple concret sur le geste en natation dans les séances de sophrologie que je mets à disposition gratuitement (séance 8)
Pour aller plus loin sur objectif sportif et lâcher prise
Tout d’abord, et avant toute chose : pensez à vous, prenez soin de vous (au sens premier du terme en acceptant vos forces et vos faiblesses) tout en maintenant un lien social important. La parole est cruciale dans ce type d’évènement « extra ordinaire », elle est facteur de résilience.
Pratiquez des activités physiques et sportives régulièrement en respect des mesures de confinement.
N’hésitez pas à me laisser des commentaires en bas de page. Merci d’avance pour vos contributions.
Ainsi, si vous souhaitez échanger sur ces sujets autour du coaching individuel ou du coaching d’équipe, du leadership d’une meilleur connaissance de soi, contactez moi via ce lien (formulaire contact).
Si vous souhaitez en savoir plus sur mon approche de la préparation mentale, consultez ma page dédiée sur le site.
Apprenez à être dans le Flow avec la préparation mentale.
Découvrez comment avec les techniques d’optimisation du potentiel (les TOP®️) vous apprendrez à développer vos capacités de récupération, de résilience mais aussi de préparation mentale de la réussite.